Renépaul est né en Afrique il y a très longtemps. Peu importe le temps et le lieu car l’Afrique est toute semblable du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. De son apprentissage de petit d’Homme parmi les indigènes lui est resté le plaisir des choses simples et le goût de fabriquer l’infabriquable avec des matériaux ordinaires. Sûrement influencé par ces mêmes ciels qui fascinaient Camus, Matisse et d’autres, Renépaul recherche dans ses sujets l’évocation d’une émotion et ses personnages expriment le sentiment au-delà d’une attitude.
Architecte de formation, il s’installe dans un atelier à Montmartre en 1985 et se consacre à la peinture. Il participe à des salons nationaux au Grand Palais et à la Mairie de Paris, au Salon d’Automne, Salon des Beaux-Arts, Salon des Indépendants et expose dans diverses galeries à Paris (Galeries Hérouet, Passy, Colette Dubois) ainsi qu’en province (Clermont-Ferrand) et en Hollande (Rotterdam). En 1990 il s’installe près de Barbizon où il ouvre un Atelier-Ecole puis vient en Dordogne en 1999.
La peinture de renépaul est influencée par la lumière de l’Afrique, éclatante et secrète.
Entretien imaginaire
J’ai toujours aimé les carnets. Quand j’étais gamin j’en fabriquais.
Parce que dans un carnet on pose des notes, on accroche des mots et des images. C’est pour stigmatiser la pensée qui nous occupe lorsque nous regardons ou que nous entendons quelque chose.
Après je regarde mes croquis et j’en fais un tableau ou une sculpture. Pour clarifier ma pensée. Pour la faire vivre et la faire passer dans la pensée de l’autre, comme on fait un discours ou une musique. Un discours c’est pour convaincre, une musique c’est pour charmer. La musique aussi démarre par un croquis; on appelle ça des notes de musique.
Un tableau c’est pour imaginer une abstraction, un rêve. À l’origine c’était pour fixer le temps et l’Histoire, maintenant on utilise la photographie pour cela. C’est la même chose sans l’imaginaire.
C’est pour cette raison que je dessine peu les visages sur mes tableaux de groupe. L’histoire est celle du groupe et pas celle de l’individu. Si le visage est esquissé c’est pour exprimer le sentiment, pas l’identité. Préciser le portrait est dire que tel individu était là à cet instant. La peinture ne doit plus être un témoignage historique mais une expression.
L’expression de l’individu est dans sa posture. Quand il marche on n’en perçoit que le geste, souple ou fatigué, félin ou vaniteux, quelquefois protecteur.
La matière est le moyen abstrait de donner le ton au discours qu’on prononce. Comme en couture. Une robe printanière est en tissus léger, une robe du soir en taffetas. Le bronze évoque la solidité, la puissance, le bois évoque la souplesse et le mythe. La matière et la forme sont indissociables dans l’expression artistique.